Récit des 14 années de navigation

Il y quatorze ans nous quittions La Rochelle et Gradignan pour vivre sur notre voilier Sonate agé actuellement de 35 ans

Beaucoup de pays visités, de mouillages extraordinaires, de rencontres plus enrichissantes les unes que les autres, d’expériences inoubliables. Nous ne saurions choisir le meilleur souvenir.

La Casamance au Sénégal, le plus sauvage et décalé, le Brésil le plus musical avec Cuba, le Guatemala avec ses Mayas, la Colombie et les San Blas avec leurs indiens. Il y a aussi le Pérou que nous avons fait avec le sac à dos.

Notre premier constat fait grincer nos articulations, apparaitre quelques rides et quelques kilos de plus. Nous n’avons pas vu passer ces 14 années. Bernard a eu 3 opérations (ménisque, les cervicales et une ostéotomie du genou).

Nous sommes toujours en bonne santé, certes par contre nous étions plus jeunes au moment du départ. Les navigations de nuit nous fatiguaient moins, les manœuvres étaient plus faciles, c’est pour cela que nous ne voulons plus faire de grandes navigations. Nous avons croisé des centaines de bateaux copains avec certains, amis avec d’autres. Beaucoup d’amis se sont diversifiés, certains sont partis dans le Pacifique, certains ont arrêté le voyage sont rentrés en Métropole avec leur bateaux ou par avion pour raisons de santé ou autre projets terriens, souvent c’est les femmes qui au bout d’un certains temps veulent arrêter. Nous les regrettons, ne les oublions pas, c’est vrai que là internet nous permet de continuer à communiquer

Nous avons vu le changement dans le monde de la navigation plus ou moins bon.

Les bateaux sont de plus en plus grands, de plus en plus de catamarans, le confort au mouillage est devenu primordial, les précautions d’eau et d’électricité sont passés en mode légende, plus de la moitié ont des déssalinisateurs et de gros convertisseurs. Nous voyons beaucoup de jeunes couples arriver, acheter un catamaran sans aucune connaissances

L’arrivée de la connexion internet à bord a changé le comportement au mouillage. On reste sur son bateau pour prendre nos mails, télécharger des films, regarder les actualités (nous en faisons partie). Les contacts et les rencontres s’amenuisent, les rapports humains diminuent pour faire place à l’individualisme qui grignote la convivialité légendaire des voyageurs de la mer. La liseuse électronique sur beaucoup de bateaux a remplacé les livres papier.

Les espaces de liberté diminuent, il y a de plus en plus de bouées posées ce qui réduit la possibilité de mettre l’ancre dans les baies les plus fréquentées. Nous sommes d’accord avec  ces bouées si c’est pour la protection des coraux, pas pour un profit pécunier.

Toutes ces remarques sont d’autant plus vraies aux Antilles où le nombre de bateaux de charter ou location (catamarans) ne cessent d’augmenter

La vie sur un  bateau est différente de celle de location. L’entretien du matériel, l’avitaillement à pieds, en bus ou en louant une voiture si c’est trop loin. L’entretien du matériel est le sujet de conversation des capitaines, les meilleures batteries, les marques de matériels, les annexes, les travaux sur le bateau etc…. Aux Antilles le matériel se dégrade plus vite à cause du taux d’humidité 70% environ  et la chaleur moyenne 30°. Nous écoutons les récits, (mésaventures, erreurs commises) afin  de ne pas les commettre

Il faut savoir devenir  mécano, plombier, électricien, menuisier, peintre, stratifieur, informaticien, j’en oublie peut être, nous nous entraidons entre plaisanciers suivant nos compétences  et cela se termine par un Ti punch.

Les plongées palmes tuba (nous restons en surface) sont magnifiques, on se croirait dans un immense aquarium, raies,langoustes, multitude de poissons plus beaux les uns que les autres.

Plusieurs questions se posent à nous ? Avons-nous changé depuis que nous sommes sur notre voilier ? Cela nous a-t-il rendu différent ? Qu’avons-nous retenu ?

Les réponses ne sont pas évidentes , la vie n’est pas un long fleuve tranquille, plusieurs chemins peuvent être empruntés et quittés.

 Que serions nous devenus en restant sédentaire ? Serions-nous toujours en bonne santé ? Aurions nous toujours les envies qui nous motivent ? Bonne question

Cela a été dur de partir, quitter la maison, les enfants, les amis et les habitudes. Nous ne regrettons rien, cela a été tellement enrichissant.

Dans certains pays nous avons été éloignés de la société de consommation que nous avons retrouvé quand même ensuite avec plaisir, nous ne sommes quand même pas fait pour vivre tout le temps sans confort !!!!!!

Souvent nous avons reconnu avoir des aprioris bien Français, nous avons changé notre regard sur les manières de vivre autrement. Nous avons appris à différer notre premier jugement parfois sévère  et faire preuve de plus de tolérance. Nous essayons de comprendre les situations de vies délicates ou différentes connues qui nous ont enrichies. Hélas nos défauts n’ont pas disparus  pour autant, nous osons  espérer qu’ils se sont amoindris

Le bilan dans l’ensemble est largement positif, pour l’instant nous restons aux Antilles car nous nous y plaisons.

Lors de notre dernier voyage en Métropole, nous avons trouvé beaucoup de changement en ces 14 ans, malheureusement pas en bien, cela s’est dégradé à notre avis, heureusement qu’il y avait la famille et les amis pour palier à ce coté négatif. Nous n’avons pas envie d’y revenir, nous préférons qu'ils viennent nous voir

Bernard et Maryvonne  

CHAGUARAS TRINIDAD LE CHANTIER

En arrivant le jeudi 12/10 à Trinidad dans la baie de Chaguaramas, nous allons faire notre entrée qui nous a pris la journée entre l'immigration et la douane (sommes tombés sur des pas sympas du tout). Nous prenons ensuite rendez vous pour la sortie d'eau avec le chantier de Power Boat, c'est noté pour le lundi

Dans la nuit du samedi au dimanche nous avons été réveillés par une forte odeur, c'est un pétrolier sans scrupules qui a dégazé dans la baie (gasoil+fuel lourd)

Voilà ce que nous avons vu le dimanche matin, pas réjouissant!!!!

 Sonate sort de l'eau

On voit bien les traces laissées

Après 3 jours à passer différents produits fournis par le chantier, cela se voit encore, le gelcoat étant poreux, eh oui il a 31 ans!!!!

 

Nous prenons une entreprise pour nous poncer toute la coque avec un lustrage pour finir

 L'ancre étant toute rouillée nous la faisons sabler et peindre avec une peinture époxy

La revoilà à poste comme neuve, Bernard y a aussi rajouté du plomb

 Le safran que nous avions endommagé aux San blas est démonté. Bernard le mastique et ensuite nous le stratifions avec du tissu et de la résine époxy

 

 Une fois le travail terminé, nous le remettons en place soutenu par un bout,nous en avons profité pour changer les bagues

Le voilà entièrement remis recouvert de l'antifouling 

Nous avons changé l'arbre d'hélice qui avait été faussé

 La coque a été poncée avant de mettre le primaire 2 couches et l'antifouling 3 couches

 Il faut déplacer les patins pour faire la coque en entier, une fois pour le primaire

Le carré qui manquait pour l'antifouling

Comme nous faisions de la résine, nous en avons profité pour renforcer le tableau arrière de l'annexe

 Tant que nous étions au chantier nous avons fait d'autres bricoles. Bernard a passé les haubans et le pataras à l'acide. Nous avons stratifié la jupe, changé une vanne de wc, remplacé une plaque de masse de la BLU etc..... car on en trouve toujours

 Après un mois de travail accompagnés par les moustiques qui se faisaient un plaisir de nous piquer, le porte monnaie allégé, Sonate est tout beau

 Je mets la dernière touche d'antifouling sur la dérive car elle n'était pas descendue, il faillait que Sonate soit soutenu par le travelift

Voilà il reprend le chemin de la mer, il va retrouver son élément et nous aussi

Nous sommes très contents du chantier de Power Boat, le personnel ainsi que l'administratif sont très compétents et agréables. Nous avons pu enlever et remettre le safran tenu par le travelift gratuitement, ce qui n'est pas le cas de tous les chantiers

 

LE SEJOUR EN CORSE

 Notre fils Stéphane étant allé voir son frère et sa belle sœur qu'il n'avait pas vu depuis 11ans, nous a demandé si nous pouvions venir afin de se retrouver en chair et en os, cela étant mieux que Skype. Nous avons donc laissé le bateau dans une marina sur l'île de Grenade et avons pris l'avion pour la Corse

 Le lieu des gîtes de Laurence et Christophe

 Leur maison

Le premier apéro en Corse le soir de notre arrivée

Notre gîte

Maïté et henry sont venus passer une journée avec nous avant de quitter la Corse

 Nous sommes aussi allés nous balader en famille. 

Ici le village de Nonza qui est classé

 Des tombeaux de vrai chefs d'oeuvres

 Le village d'Occi qui a été abandonné lorsque l'eau n'a plus alimenté le village

 L'Ile Rousse

 Le pont de pierre du village de Marine de Negru qui reliait  les 2 rives et qui a été emporté par la rivière en crue lors d'une grosse tempête en 2016

La tour

Puis des photos de toute la famille

 Ils nous avaient gâté avec des huitres

 Mélanie avec la chatte et Pauline avec la chienne

 Bernard entouré de ses fils

 Les vieux et les jeunes

Pauline montent à ses grands pères les photos truquées qu'elle a prises

Notre dernier repas, le lendemain nous prenions l'avion

Nous sommes arrivés le 24/09,repartis le 06/10, avons passé un excellent séjour en famille, de bonnes parties de rigolade et de bonnes bouffes. Merci à Christophe et Laurence pour leur accueil

TOUR DES YOLES RONDES DE LA MARTINIQUE

Cette année c’était la 33^ème édition du tour avec au départ 16 yoles plus ou moins sponsorisées. Elles ont 14 équipiers maximum à bord qui peuvent changer durant la course, des voiles de 34 à 70m² suivent la méteo

Aux Antilles, la yole, dotée de voiles, a d’abord été utilisée, notamment sur la côte est de la Martinique, par les pêcheurs, en remplacement du gommier. Elle était plus maniable et plus rapide. Elles ont disputé très tôt des compétitions sportives, puis sont devenues depuis quelques années l’affaire de toutes les communes côtières martiniquaises

La première yole fut crée dans les années 40 par un charpentier de la ville du François

La yole actuelle est devenue une véritable œuvre d’art. La construction doit être en bois massif et mesure 10,40m. La yole est une embarcation étroite, effilée, légère et très rapide, sans quille ni dérive. Elle a une semelle, pièce de bois fixée sous la coque qui lui permet de mieux tenir dans l’eau.

   Les étapes du tour

 Différentes yoles avec les noms de leurs sponsors dans la voile à l'arrivée au Marin

 

 La stabilité est uniquement assurée par les équipiers qui se mettent au rappel sur des bois massif appelés « bois dressés ». Comme elle n’a pas de gouvernail, c’est une sorte d’aviron assez large appelé « pelle ou pagaie » qui peut se placer à plusieurs endroits sur le tableau arrière qui sert à diriger la yole, ainsi qu’à godiller par petit temps et à lancer la yole au départ des courses. Ils sont trois pour la manœuvrer.  

 Des orchestres à l'arrivée des yoles au Marin et le soir un podium où nous ne sommes pas allés

Les courses de yoles, promues en quelque sorte «sport national», mettent aux prises des sportifs quasi professionnels regroupés en équipes «sponsorisées» par des communes ou des marques commerciales. La compétition la plus importante, le tour de l’île, suscite l’intérêt d’un large public qui suit sur des catamarans de locations loués par des sponsors avec à bord musique rhum et jolies filles, bateaux à moteur, jet ski, tout se qui peut naviguer se trouve sur l’eau, c’est la fête pendant une semaine

 Le départ groupé du Marin

 Ensuite les yoles suivant leur vitesse se dispersent

Elles ont des bateaux d'assistance au cas de problème et changement d'équipier

L'arrivée à Fort de France devant le fort. 

Vous pouvez voir que c'est vraiment suivi par toute la population, chaque yole ayant ses supporters

Maintenant c'est fini jusqu'à l'année prochaine. C'est vraiment un spectacle magnifique de voir ces sportifs se déplacer sur les "bois dressés" pour stabiliser la yole, parfois malgré cela il yen a qui "coulent"(dessalage) et suivant la rapidité avec laquelle ils remettent la yole à flot on voit les équipages bien entrainés